Le 22 décembre 2020, la Chambre nationale des services d’ambulances (CNSA) et la Fédération nationale de la mobilité sanitaire (FNMS) signaient l’avenant 10 à la convention nationale des transporteurs sanitaires.
La Fédération nationale des ambulanciers privés (ainsi que la FNAA) s’y refusait estimant que plusieurs mesures court-termistes allaient rapidement conduire la profession dans une impasse.
Nos craintes sont aujourd’hui malheureusement confirmées.
Cet avenant, avec notamment la rémunération complémentaire au RMG, en ville comme en zone rurale, fixée au niveau de 64 euros de l’heure contribue à affaiblir notre profession qui se trouve aujourd’hui en situation de grande vulnérabilité. Pourtant il ne fallait pas détenir la médaille Fields de mathématique pour faire ses comptes !
4 ans plus tard, comme frappées d’une révélation divine, la CNSA et la FNMS comprennent et rejoignent la FNAP et la FNAA dans la critique de cet avenant qu’elles ont alors signé.
Elles ont pour le moins fait preuve d’un amateurisme coupable.
Mais là ou certaines apprennent de leurs erreurs, et c’est tout à leur honneur, d’autres persistes dans leurs errements.
Ainsi, la CNSA réclame de façon presque obsessionnelle une simple et unique revalorisation de ce taux horaire de 64 euros, tout en menaçant d’appeler à la grève si elle n’obtient pas gain de cause.
Cette ligne de conduite est ahurissante.
Les ambulanciers doivent-ils devenir à leur tour accro à la dépense publique, ce mal français, associé à une radicalité de nos actions ?
Je ne peux pas m’y résoudre. La solution proposée est mauvaise car le diagnostic de la situation est mauvais.
Le problème n’est pas un problème de tarif mais de réflexion globale autour des conditions d’application de ce tarif. Faut-il appliquer indistinctement une seule et même tarification en ville comme en zone rurale ?
Je ne le pense pas. Et nous sommes plusieurs à partager cette réflexion.
Pour esquisser une solution viable, il serait préférable d’imaginer un véritable maillage territorial du transport sanitaire, évolutif et adapté aux spécificités de chaque territoire, pour ensuite déterminer la rémunération la plus adaptée localement. Modifier le tarif sans modifier simultanément l’organisation du transport amènera à reproduire indéfiniment les mêmes difficultés.
Tant que le conducteur se demande où ont été oubliées les clés de la voiture, ce n’est pas très grave, mais lorsqu’il se demande plutôt à quoi elles servent, il y a tout lieu de s’inquiéter…
Aussi, prémunissons-nous contre les promoteurs de mauvaises décisions qui, par leur succession, fragiliseraient durablement la place de l’ambulance dans le transport sanitaire.