Les instituts de sondages l’avaient prévu. Les journalistes, chroniqueurs, analystes, politiques, commentateurs…tout le monde y allait de son petit commentaire. Finalement, toutes et tous nous ont largement préparés aux résultats des élections européennes du 9 juin 2024.
Si bien que ce résultat ne fût finalement pas une surprise.
La surprise vint d’ailleurs. De la décision, le soir même, du Président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale. Quelle mouche a bien pu le piquer ?
Les élections législatives de 2022 ne lui avaient donné qu’une majorité relative contraignant son gouvernement à faire usage du « 49-3 » pour adopter les textes financiers (projets de loi de finances et de financement de la sécurité sociale). Espère-t-il obtenir une majorité plus confortable après ce coup d’éclat ?
Une chose est certaine, nous entrons dans une période de turbulences.
Nous sommes bien loin du bipartisme qui a assuré, jusque récemment, une grande stabilité à la Vème République. On jouait régulièrement l’alternance entre les deux grands partis de gouvernement.
Ce système a vécu.
En 2017, ces deux grands partis se sont disloqués. De nouvelles forces politiques se sont constituées. Puis certaines, après s’être déchirées, se sont (provisoirement ?) rabibochées. D’autres se sont déchirées après le 9 juin, parfois violemment. D’autres semblent tétanisées…
Quel sera le paysage politique aux lendemains des élections législatives ?
Nul ne le sait. Mais la réponse à cette question interroge, intrigue, inquiète.
Pour ma part, c’est l’ingouvernabilité de la France qui m’inquiète. Ma crainte, profonde, est de voir sortir des urnes une Assemblée législative éclatée, sans majorité absolue voire même relative suffisante pour permettre la mise en place d’un Gouvernement stable.
La paralysie et l’impuissance qui en résulteraient, seraient le pire des scénarios pour la France.
Devenue ingouvernable, tout espoir de réforme serait perdu. Pourtant, l’état de la France appelle des mesures urgentes dans quasiment tous les domaines. La santé et la protection sociale n’échappent pas à ce besoin. Nous n’avons plus de temps à perdre.
Espérons que la santé des françaises et des français fera consensus.