Paris le 22 juin 2020

Mr le ministre de la santé ,

Monsieur le Ministre,    Nous avons bien entendu votre discours de présentation lors de la mise en place du Ségur de la santé et votre volonté de changer de façon radicale l'approche des problématiques qui ont pu voir le jour au cours de cette période de crise. Nous vous adressons à cet effet 50 propositions afin d'améliorer la pertinence des interventions ambulancières tout au long de l'année et en cas de crise. Le but étant d'améliorer la fluidité des transports, de désengorger les services d’accueil des urgences, de ne pas surcharger les SAMU, de permettre une équité nationale, de doter les ARS d'outils décisionnels pratiques et d’assurer une meilleure prise en charge des patients avec qualité et sécurité.

Loin des considérations corporatistes, dans la plus stricte économie en tenant compte de l'intérêt général.      

Depuis de trop longues années, notre profession est laissée à l'abandon, sans gouvernance claire. Alors, que nos entreprises sont pourvoyeuses d'emplois, elles contribuent au maillage territorial de notre pays en étant présentes sur l'ensemble du territoire, nous semblons être invisibles à vos yeux.    

Aujourd'hui, notre secteur est exsangue par votre volonté de ne pas augmenter nos tarifs depuis 2013, (2003 pour la garde préfectorale). Vous n'êtes pas sans savoir que les défaillances d'entreprises se multiplient. Nous ne voulons plus de perfusions à doses homéopathiques pour empêcher la mort du soldat ambulance, mais une facturation adaptée à notre activité. L'ambulance est un outil indispensable d'économie, que cela soit dans le redécoupage de la carte sanitaire ou dans le virage ambulatoire sans que l'augmentation de la dépense transport ne soit jamais mise en corrélation avec les économies réalisées.    

Durant la crise sanitaire que nous venons de vivre, notre Président a placé la nation en état de guerre, nous avons répondu sans défaillir, assurant nos missions sans rechigner, mettant nos personnels en danger sans en avoir de reconnaissance de la part de l'état.          

Nos entreprises étaient présentes, tout en étant obligé de recourir au chômage partiel par manque d'activité. Et encore une fois, dans de nombreux départements, vous avez préféré faire appel à des secouristes sous expérimentés en lieu de professionnels, pour transporter des patients suspects ou avérés au COVID-19, sans aucun contrôle !!!    

Maillons essentiels dans la réponse à l'aide médicale urgente, nos entreprises sont organisées tant au niveau départemental que national, sans cesse en quête d'innovation, allant même jusqu'à "sponsoriser" une garde départementale à bout de souffle afin de garantir notre mission de service public. Pour quel résultat ?    

Cette garde départementale "low cost", l'absence de gouvernance dans le transport sanitaire, des Agences Régionales de Santé plus inefficaces que jamais, vous repoussez aux oubliettes nos propositions formulées depuis des années. Au contraire, vous facilitez par votre inaction, la mise en place de solutions palliatives plus onéreuses et moins professionnelles.     

Nos entreprises ont besoin de personnels formés, notre secteur souffre d'un déficit chronique de personnels diplômés, faute de reconnaissance. Nous exigeons un plan de formation digne de ce nom pour faire face à cette pénurie.    

Voici résumé en quelques lignes une partie de nos propositions. Aujourd'hui, notre Fédération vous porte 50 recommandations vitales pour notre profession.    

Espérant que vos paroles seront suivies d'actes concrets et ne restent pas à l'état de discours médiatiques    

Restant à votre disposition, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma très haute considération.

Le président de la FNAP
Philippe LAURIOT