Des règles professionnelles comme rempart aux fraudes et abus ?

Les notions de fraude et d’abus sont fréquemment évoquées en France. Des plans de lutte plus ou moins massifs sont régulièrement annoncés afin de combattre ces dérives. Ils touchent aussi bien les particuliers que les professionnels. Les professionnels de santé n’y échappent pas.

Ne nous voilons pas la face. Des professionnels de santé commettent des abus et pratiquent des fraudes. La question n’est pas de savoir s’ils en commentent plus ou moins que la « moyenne nationale ». Leur commission jette toujours un discrédit sur l’ensemble de ces professions.
Les patients attendent de nous la plus grande probité. Le lien de confiance qui unit un patient à son soignant le justifie. C’est un lien fort par lequel un patient nous confie ce qu’il a de plus précieux, sa santé et finalement, sa vie. Ce lien de confiance nous engage, nous ne devons pas le trahir. Il justifie la plus grande exemplarité de notre part à leur égard.

Des abus ?

Aussi, nous ne pouvons qu’être profondément dérangés par des faits divers qui entachent l’honorabilité de notre profession tel que celui qui s’est déroulé à Paris le 24 avril 2023 : trois ambulanciers ont été placés en garde à vue car ils étaient soupçonnés d'être retournés au domicile d'une septuagénaire qu'ils venaient de conduire en urgence à l'hôpital pour lui dérober des bijoux et un sac de luxe.

Et des fraudes ?

Le transport sanitaire n’est pas à l’abri d’être mis en cause demain sur le sujet des fraudes.
En 2022, l’Assurance Maladie a détecté et stoppé un montant de fraudes jusqu’alors inégalé : 315,8 millions d’euros, soit +44% comparé à 2021
Sur les 315,8 M€ de préjudices détectés et stoppés l’an dernier, près des trois quarts portent sur des frais de santé, pour l’essentiel facturés à tort par des professionnels de santé (consultations, actes, remboursements de soins et de médicaments…).
L’objectif de l’Assurance Maladie est d’accélérer ses actions pour atteindre 500 millions d’euros de préjudices financiers détectés et stoppés dès 2024.

Dans ce contexte, la question peut se poser de la nécessité de doter notre profession de règles professionnelles ? Leur existence pourrait-t-elle constituer un rempart contre les fraudes et les abus ?

La question est légitime. Il est peut-être temps pour notre profession de se la poser, en responsabilité.
Œuvrer à une plus grande moralisation de la profession ne peut que renforcer sa respectabilité et finalement son attractivité.