La situation des services d’urgence a franchi un nouveau cap dans le courant de l’été. Alors que des mesures se succèdent depuis plus d’un an pour tenter de résorber les tensions hospitalières,
et notamment celles qui pèsent sur les services d’urgence, une enquête réalisée par Samu-Urgences de France sur la période estivale démontre que le fonctionnement des urgences "n'a jamais été aussi altéré" qu'en juillet-août.
Entre le 1er juillet et le 31 août, 163 services ont fermé leurs portes au moins une fois. Très clairement, le fonctionnement des urgences "n'a jamais été aussi altéré" que cet été selon
Samu-Urgences de France avec désormais des fermetures en zones rurales, urbaines et touristiques voire dans des services à grosse activité.
Pourtant, plusieurs mesures ont été annoncées et mises en œuvre par François BRAUN, alors Ministre de la santé et de la prévention, pour inverser cette tendance. Le traitement prescrit a visiblement été inefficace.
La Fédération nationale des ambulanciers privés n’a pas oublié que le docteur BRAUN avait notamment prescrit des mesures visant à augmenter le nombre d’effecteurs en capacité de réaliser les transports pour désencombrer les hôpitaux (associations agréées de sécurité civile bénévoles/taxis conventionnés). Mesures que nous avions alors dénoncées avec la plus grande vigueur.
Pourtant le diagnostic est connu. Nous sommes toutes et tous confrontés aux mêmes maux (pénurie de professionnels, manque d’attractivité des professions, rémunération insuffisante, manque de reconnaissance, perte de sens…).
Mais le traitement reste inadapté !
Ainsi, plutôt que d’augmenter le nombre d’effecteurs (et déshabiller Pierre pour habiller Paul), la FNAP appelle de ses vœux depuis (trop) longtemps à un assouplissement des règles d’accès à la profession par un allégement des conditions d’obtention du permis de conduire et un accès à la profession par la VAE. Cette solution est pourtant connue des pouvoirs publics. Mais le temps passe et rien ne se passe.
Aujourd’hui, l’accès aux soins urgents et aux soins non programmés est menacé, et les structures d’urgences mises en surtension.
Monsieur le Ministre de la santé et de la prévention, quand votre Ministère prendra-t-il à bras le corps la réforme du permis de conduire et l’accès à notre profession par la VAE ? Nous avons 15 000 emplois vacants. Facilitez ainsi l’employabilité et l’accès aux soins.
Source : BILAN_ETE_2023_SUdF_vf.pdf (samu-urgences-de-france.fr)
Bruno BASSET
Président