Alors que la France suffoque sous cette première vague de chaleur de l’année, une autre température grimpe dangereusement : celle du thermomètre de la colère et de l'épuisement des professionnels de santé. Ambulanciers, médecins, chirurgiens-dentistes, masseurs-kinésithérapeutes, … tous subissent de plein fouet une série de décisions budgétaires qui, sous couvert de maîtrise des dépenses, mettent en péril la qualité de nos missions.
300 millions d’euros d’économies sont exigés des radiologues. Des hausses tarifaires, négociées antérieurement, sont gelées pour les médecins, les chirurgiens-dentistes et les kinés. Et pour le transport sanitaire, c’est une économie de 300 millions d’euros qui est demandée, comme si notre secteur n’avait rien fait, rien donné, rien transformé ces dernières années.
Nous tenons à le rappeler avec force : les ambulanciers privés ont déjà fait leur part de l’effort, contrairement à d’autres acteurs du transport de patients. Le développement du transport partagé, la certification des flux, la généralisation de la géolocalisation… Autant d’initiatives que notre profession a soutenues avec conviction et détermination. Ces évolutions ont été utiles et leur efficacité est incontestable. Pourtant, on nous demande toujours plus comme si nous étions responsables de la hausse régulière et continue de la « consommation » de soins. Cette trajectoire inflationniste semble pourtant inévitable (vieillissement de la population…).
Mais aujourd’hui, la coupe est pleine.
À force de tirer sur la corde, on la rompt. À force de pressions financières répétées sur les mêmes acteurs, on finit par dégrader non seulement les conditions de travail, mais surtout la qualité du service rendu aux patients. Qui paiera demain le prix de cette politique d’austérité ?
Nous demandons que cesse cette logique de rabot aveugle. La régulation des dépenses de santé ne peut reposer éternellement sur celles et ceux qui assurent, chaque jour, la continuité des soins sur tout le territoire. Il est temps de reconnaître nos efforts et de dialoguer pour construire un avenir soutenable, pour les professionnels comme pour les patients.
Bruno BASSET
Président