Edito

La Fédération nationale des ambulanciers privés salue la nomination de Geneviève Darrieussecq au ministère de la santé et de l’accès aux soins

Après François Braun, Aurélien Rousseau, Agnès Firmin le Bodo et Frédéric Valletoux, Geneviève Darrieussecq est la cinquième ministre en charge de la santé depuis les élections de 2022.

Nous avons espoir que cette nomination mettra un terme à cette période d’instabilité peu propice aux réformes de fond.

Pourtant les défis sont immenses.

Pénurie de professionnels de santé, difficultés d’accès aux soins, santé des soignants, agressions des soignants, crise des vocations, perte de sens, crises sanitaires, saturation des services d’urgences…avec en parallèle un vieillissement de la population et une augmentation du nombre de patients souffrant de maladies chroniques qui vont provoquer une sollicitation toujours plus forte de notre système de santé.

Or, à ce rythme et sans véritable électrochoc, il n’y survivra pas.

Trop d’instabilité ministérielle, trop de corporatisme, trop de lenteurs, trop de tergiversations…

Un exemple ?

France travail estime à 18 000 le nombre de postes vacants dans notre secteur d’activité.

Pour faire face à nos difficultés de recrutement, les organisations professionnelles du secteur de l’ambulance ont alerté les pouvoirs publics sur la nécessité de fluidifier l’accès à notre discipline en permettant d’y accéder par la VAE et en réformant les conditions d’attribution du permis de conduire.

Ces réformes sont enlisées depuis plusieurs mois dans les limbes ministérielles.

La FNAP n’a pas manqué d’alerter Michel Barnier de la situation dès sa nomination.

S’il y a bien une urgence, c’est celle d’agir !

Le système de santé doit accélérer sa modernisation pour répondre aux besoins de soins croissants.

La Fédération nationale des ambulanciers privés se tient à la disposition de la nouvelle ministre pour avancer rapidement sur les chantiers en cours et pour construire le système de santé de demain.

Nous invitons madame la ministre à écouter les forces vives de la Nation et à puiser dans leurs propositions.

Les idées ne manquent pas. Nous n’en manquons pas.

Ainsi, nous appelons à une plus grande et plus large implication de l’ambulancier dans la prise en soins des patients. Nous pouvons être utiles. Nous voulons être utiles. Travaillons ensemble à une réforme de nos référentiels d’activités, de compétences et de formation.

Nous sommes prêts à rencontrer la ministre dès que possible pour lui soumettre nos nombreuses propositions, concrètes, pour améliorer l'accès aux soins de nos concitoyens.

Bruno BASSET
Président

Les ambulanciers frappés de plein fouet par les effets délétères de l’avenant 10

Le 22 décembre 2020, la Chambre nationale des services d’ambulances (CNSA) et la Fédération nationale de la mobilité sanitaire (FNMS) signaient l’avenant 10 à la convention nationale des transporteurs sanitaires.

La Fédération nationale des ambulanciers privés (ainsi que la FNAA) s’y refusait estimant que plusieurs mesures court-termistes allaient rapidement conduire la profession dans une impasse.

Nos craintes sont aujourd’hui malheureusement confirmées.

Cet avenant, avec notamment la rémunération complémentaire au RMG, en ville comme en zone rurale, fixée au niveau de 64 euros de l’heure contribue à affaiblir notre profession qui se trouve aujourd’hui en situation de grande vulnérabilité. Pourtant il ne fallait pas détenir la médaille Fields de mathématique pour faire ses comptes !

4 ans plus tard, comme frappées d’une révélation divine, la CNSA et la FNMS comprennent et rejoignent la FNAP et la FNAA dans la critique de cet avenant qu’elles ont alors signé.
Elles ont pour le moins fait preuve d’un amateurisme coupable.

Mais là ou certaines apprennent de leurs erreurs, et c’est tout à leur honneur, d’autres persistes dans leurs errements.

Ainsi, la CNSA réclame de façon presque obsessionnelle une simple et unique revalorisation de ce taux horaire de 64 euros, tout en menaçant d’appeler à la grève si elle n’obtient pas gain de cause.

Cette ligne de conduite est ahurissante.

Les ambulanciers doivent-ils devenir à leur tour accro à la dépense publique, ce mal français, associé à une radicalité de nos actions ?

Je ne peux pas m’y résoudre. La solution proposée est mauvaise car le diagnostic de la situation est mauvais.

Le problème n’est pas un problème de tarif mais de réflexion globale autour des conditions d’application de ce tarif. Faut-il appliquer indistinctement une seule et même tarification en ville comme en zone rurale ?

Je ne le pense pas. Et nous sommes plusieurs à partager cette réflexion.

Pour esquisser une solution viable, il serait préférable d’imaginer un véritable maillage territorial du transport sanitaire, évolutif et adapté aux spécificités de chaque territoire, pour ensuite déterminer la rémunération la plus adaptée localement. Modifier le tarif sans modifier simultanément l’organisation du transport amènera à reproduire indéfiniment les mêmes difficultés.

Tant que le conducteur se demande où ont été oubliées les clés de la voiture, ce n’est pas très grave, mais lorsqu’il se demande plutôt à quoi elles servent, il y a tout lieu de s’inquiéter…

Aussi, prémunissons-nous contre les promoteurs de mauvaises décisions qui, par leur succession, fragiliseraient durablement la place de l’ambulance dans le transport sanitaire.

Attachez vos ceintures, nous entrons dans une zone de turbulences

Les instituts de sondages l’avaient prévu. Les journalistes, chroniqueurs, analystes, politiques, commentateurs…tout le monde y allait de son petit commentaire. Finalement, toutes et tous nous ont largement préparés aux résultats des élections européennes du 9 juin 2024.

Si bien que ce résultat ne fût finalement pas une surprise.

La surprise vint d’ailleurs. De la décision, le soir même, du Président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale. Quelle mouche a bien pu le piquer ?

Les élections législatives de 2022 ne lui avaient donné qu’une majorité relative contraignant son gouvernement à faire usage du « 49-3 » pour adopter les textes financiers (projets de loi de finances et de financement de la sécurité sociale). Espère-t-il obtenir une majorité plus confortable après ce coup d’éclat ?

Une chose est certaine, nous entrons dans une période de turbulences.

Nous sommes bien loin du bipartisme qui a assuré, jusque récemment, une grande stabilité à la Vème République. On jouait régulièrement l’alternance entre les deux grands partis de gouvernement.

Ce système a vécu.

En 2017, ces deux grands partis se sont disloqués. De nouvelles forces politiques se sont constituées. Puis certaines, après s’être déchirées, se sont (provisoirement ?) rabibochées. D’autres se sont déchirées après le 9 juin, parfois violemment. D’autres semblent tétanisées…

Quel sera le paysage politique aux lendemains des élections législatives ?

Nul ne le sait. Mais la réponse à cette question interroge, intrigue, inquiète.

Pour ma part, c’est l’ingouvernabilité de la France qui m’inquiète. Ma crainte, profonde, est de voir sortir des urnes une Assemblée législative éclatée, sans majorité absolue voire même relative suffisante pour permettre la mise en place d’un Gouvernement stable.

La paralysie et l’impuissance qui en résulteraient, seraient le pire des scénarios pour la France.

Devenue ingouvernable, tout espoir de réforme serait perdu. Pourtant, l’état de la France appelle des mesures urgentes dans quasiment tous les domaines. La santé et la protection sociale n’échappent pas à ce besoin. Nous n’avons plus de temps à perdre.

Espérons que la santé des françaises et des français fera consensus.

Remède contre la sinistrose

Le mois de mai 2024 s’annonçait sous les meilleurs auspices. Retour du printemps, multiplication des jours fériés, grands « ponts », élan national dû à la proximité des Jeux Olympiques, préparation des vacances estivales… Force est de constater que l’humeur reste morose. Et pour cause…

Le contexte géopolitique reste préoccupant. L’état de nos finances publiques est inquiétant et nous prive de marges de manœuvres suffisantes pour mener des réformes d’envergures dans de nombreux domaines d’activité.

A l’approche des élections européennes, plus importantes que jamais pour l’avenir des démocraties de notre continent, trop de responsables politiques sont devenus inaudibles et ont perdu leur crédibilité à force de démagogie, d’outrances, d’excès et de divisions…

Ce mois de mai 2024 sera classé parmi les plus arrosés et les moins ensoleillés des 30 dernières années gâchant par là même nos velléités vacancières !
En écrivant ces quelques lignes, j’ai l’impression de m’être laissé gagner par ce pessimisme.

Halte à la mélancolie !

La motivation, le travail et l’ambition sont les remèdes contre cette sinistrose.

Chaque jour, les membres de la Fédération nationale des ambulanciers privés se lèvent avec la volonté de pousser notre profession, trop méconnue ou ignorée, vers des jours meilleurs. Nous n’avons de cesse de porter la voix des ambulanciers auprès des pouvoirs publics.

C’est indispensable pour nous faire connaître et reconnaître autrement qu’au travers de préjugés. Nous nous y employons sans relâche.

Le Congrès des ambulanciers 2024 a été un véritable succès. Il a attiré vers nous plusieurs parlementaires qui, depuis, font écho à nos préoccupations avec une volonté claire de nous accompagner pour faire évoluer le transport sanitaire.

C’est encourageant.

La profession avait besoin de cette « caisse de résonance ». Nous devons amplifier nos actions pour être mieux entendus et respectés.

C’est un challenge pour notre profession. Nous devons l’atteindre et la FNAP s’y emploie quotidiennement avec votre soutien et vos encouragements.

Eliminer ce qui n'est pas indispensable

Mercredi 24 avril 2024, Bruno Le Maire tenait une conférence de presse sur le plan d’action : Simplification ! ¹

Un plan d’action global de simplification, comprenant environ cinquante mesures, pour simplifier notre économie et la vie des acteurs économiques de notre pays.

Selon les propres mots du ministre « La surcharge administrative représente environ 84 milliards d'euros de perte de production en France, 3 % du PIB. Trop de normes tue donc la croissance. Trop de normes découragent les entrepreneurs ».¹

Et de faire le constat de « patrons de PME qui sont fatigués, exaspérés et qui nous ont fait part de leur colère, de leur désespoir, parfois, certainement de leur lassitude face à l'accumulation de paperasse, face aux obligations administratives auxquelles ils sont confrontés tous les jours, qui représentent en moyenne une charge de 8 heures par semaine pour un patron de TPE ou de PME ».

Nous ne pouvons qu’approuver, et faire nôtre, ce constat.

Alors faut-il se féliciter de l’annonce de ce plan d’action ?

L’Histoire bégaie…

Cela fait maintenant 50 ans que tous les Présidents de la République constatent et déplorent le poids des charges administratives dans notre pays.

Cela fait 50 ans qu’ils annoncent des changements, réformes et mesures de simplifications. Combien de ministres ou secrétaires d’Etat chargés des réformes et de la simplification nommés, combien de commissions, commissariats ou de groupes de travail constitués sur la réforme de l’Etat, combien d’assises de la simplification… ?

Certes, il y a eu des évolutions (ayons l’honnêteté intellectuelle de le constater), mais pas vraiment de révolution.

Aussi, faut-il croire en cette énième annonce ?

Les mesures annoncées sont séduisantes. Qu’il s’agisse de la simplification du bulletin de paie (avec d’ici 2027 un nombre cible de quinze lignes contre 55 aujourd’hui) ou encore de la suppression de l'intégralité des 1.800 formulaires Cerfa.

Essayons d’y croire.

Le succès de ce plan reposera sur la capacité des politiques à imposer leur volonté de changement à une administration kafkaïenne, peu ouverte aux changements, qui se nourrit de la complexité de la norme et de la paperasse.

____________________________________________

¹ Plan d'action : Simplification ! - Presse - Ministère des Finances (economie.gouv.fr)

Bercy se met à table

Mercredi 6 mars 2024, à l’occasion d’une audition par la commission des finances de l’Assemblée nationale sur la situation des finances publiques, Bruno Le Maire posait la question suivante :

« Est-il vraiment légitime et pouvons-nous encore nous permettre que nous remboursions l’intégralité des transports médicaux pour 5 milliards d’euros par an ? »
Après plusieurs années d’abondance et de prodigalité, Bercy semble décidé à mettre au régime sec les françaises et les français. Terminé les grands banquets gargantuesques avec profusion de mets et de vins, les plus rares, présentés avec art et délicatesse, aux goûts savoureux et parfumés…
L’abondance est terminée.

Lire la suite...

Le transport bariatrique ne doit-il pas devenir une priorité de santé publique ?

Aujourd’hui, près d’un français sur deux est en situation de surpoids ou d’obésité. Les études démontrent que la prévalence de l’excès de poids (incluant le surpoids et l’obésité) était de 47,3 %. Si ce chiffre semble stable, le constat est plus mitigé si l’on distingue le surpoids de l’obésité.

En effet, depuis 1997, la prévalence du surpoids fluctue toujours autour de 30 % alors que la prévalence de l’obésité ne cesse d’augmenter à un rythme rapide. Elle est ainsi passée de 8,5 % en 1997 à 17 % en 2020, soit 8,5 millions de nos concitoyens.

Lire la suite...

Congrès 2024, les ambulanciers sous le feu des projecteurs

Le Congrès des ambulanciers 2024 s’achève. La Fédération nationale des ambulanciers privés (FNAP) a voulu faire de ces trois jours un moment fort pour l’avenir de la profession d’ambulancier. Reconnue comme un interlocuteur constructif, fiable et sérieux, notre Fédération a attiré de nombreuses personnalités. Ouverture par la représentante du ministère de la santé, succession d’invités et experts autour de plusieurs tables rondes thématiques, présence de plusieurs parlementaires pour discuter de l’avenir de notre discipline. Nous avons été heureux de partager ces moments forts, denses et intenses avec les nombreux visiteurs qui ont assisté à ce Congrès.

Lire la suite...

Errements et incertitudes au ministère chargé de la santé…

C’est jeudi 11 janvier 2024 que le Palais de l'Élysée annonçait la nomination du gouvernement de Gabriel Attal.

Nous assistions ainsi à la nomination du cinquième ministre chargé de la santé en moins de 2 ans¹.

Quand bien même nous pourrions nous satisfaire de voir la Santé remonter dans l’ordre protocolaire du gouvernement à la troisième place², il n’en demeure pas moins que nous assistons à la dilution du ministère chargé de la santé dans un plus vaste ensemble dédié au travail, à la santé et aux solidarités.

Lire la suite...

Citius, altius, fortius…

Chères consœurs, chers confrères,

L’année 2023 s’achève.
Une année chaotique en France et dans le monde.
Nous avons connu en douze mois deux ministres de la santé. Force est de constater, avec regret et dépit, qu’aucun des deux ne s’est véritablement emparé des problèmes du transport sanitaire.

Lire la suite...