Grève de garde départementale de nuit

 

Grève des gardes de nuit: les ambulanciers durcissent leur mouvement social

Pour alerter les pouvoirs publics sur le conflit qui les oppose au centre hospitalier de Bourges, les ambulanciers ont déposé hier un préavis de grève pour les gardes ambulancières.

Ils n’assuraient déjà plus les retours à domicile depuis le 5 novembre, désormais les ambulanciers ont déposé un préavis de grève pour les gardes ambulancières.
Un conflit social oppose les sociétés d’ambulance et le centre hospitalier de Bourges. Les premiers estiment que le temps d’attente aux urgences est trop long, pointent des problèmes dans les paiements de facture et veulent le financement d’un coordonnateur ambulancier à temps plein.

 

Pourquoi les ambulanciers n’effectuent plus les retours à domicile des patients de l'hôpital de Bourges

« Nous avons rencontré la direction mercredi, mais il n’y a eu aucune avancée, aucune réponse. Ils disent qu’ils ne peuvent rien faire, ce n’est pas satisfaisant pour nous, on a l’impression qu’ils nous méprisent », assure Vincent Julien, représentant de plusieurs entreprises d’ambulances du Cher.

« Pour les délais d’attente aux urgences, il faut comprendre qu’on priorise en fonction de la personne et non pas en fonction de la personne qui amène la personne. Pour les consultations, les ambulances ont la priorité, pas pour les urgences. »

AUDREY ALIBERT (directrice adjointe de l’hôpital de Bourges)


De son côté, la direction assure que plusieurs de leurs revendications ne sont pas de l’ordre de l’hôpital, notamment le financement du coordonnateur ambulancier ou d’un logiciel de géolocalisation, et que pour les autres, les discussions sont engagées. « Pour les délais d’attente aux urgences, il faut comprendre qu’on priorise en fonction de la personne et non pas en fonction de la personne qui amène la personne, explique Audrey Aulibert, directrice adjointe de l’hôpital de Bourges. Pour les consultations, les ambulances ont la priorité, pas pour les urgences. »
En touchant aux gardes ambulancières, les sociétés de transports de personne espèrent toucher les pouvoirs publics. « La préfecture (*) et l’ARS (agence régionale de santé NDLR) ne veulent pas s’impliquer dans le conflit, on espère que si les gardes ambulancières sont impactées, ils se sentiront concernés », ajoute Vincent Julien.

Des arrêtés de réquisition des grévistes

Ce service public au fonctionnement départemental, qui est mis en place toutes les nuits de 20 à 8 heures et les dimanches et jours fériés, permet les transports en urgence des malades, vers l’hôpital. Depuis hier, les sociétés d’ambulance du Cher ont décidé de ne plus assurer ce service. Cependant, ils peuvent être réquisitionnés par la préfecture pour l’assurer quand même. « Notre rôle est de s’assurer que le dialogue entre les ambulanciers et l’hôpital est maintenu et que le service sanitaire est assuré pour que les patients n’en pâtissent pas, confirme Bertrand Moulin, délégué départemental de l’ARS dans le Cher. Nous n’aimons pas utiliser les arrêtés de réquisitions car cela veut dire qu’il y a un blocage, mais si les ambulanciers vont au bout de la grève, nous sommes prêts à les utiliser. »

 


(*) Contactée, elle n’a pas répondu à nos sollicitations.

Chloé Gherardi