Le marathon législatif du PLFSS pour 2025 est achevé. Il reste une ultime étape avant sa publication, l’examen du texte par le Conseil Constitutionnel suite à sa saisine par le groupe LFI.
Mais la mesure qui impose de réaliser au moins 300 millions d’euros d’économies au cours des années 2025 à 2027 dans le champ des transports sanitaires et des transports effectués par une entreprise de taxi n’est pas visée par ce recours. Elle sera donc publiée en l’état.
Ce qui implique qu’à défaut d’accord trouvé entre les partenaires conventionnels avant le 30 septembre 2025, l’Assurance maladie qui se voit octroyer par le législateur le pouvoir de procéder à des baisses de tarifs permettant d’atteindre ce montant, pourra ainsi agir seule.
Une véritable action commando rapide, brutale et terriblement efficace.
Bercy et l’Assurance maladie sont vraisemblablement les cerveaux de cette opération.
Entre Arsène Lupin, les Daltons et la Casa de Papel, c’est le casse de l’année. Un braquage à 300 millions dont seront victimes les entreprises du transport sanitaire.
Oui je dis bien « victimes ».
Certes les dépenses du transport sanitaire atteignent un montant, en constante progression, de plus de 6 milliards d’euros.
Mais sommes-nous responsables de cette envolée ?
La responsabilité n’est-elle pas plutôt à rechercher du côté du vieillissement inéluctable de la population ? Ou du côté des prescripteurs ? Ou des exigences excessives de certains patients ? Ou encore d’un mésusage du transport sanitaire par les patients en ALD ?
En tout état de cause, nous allons devoir nous imposer un véritable travail d’introspection pour essayer de trouver ces mesures d’économies à hauteur de 300 millions d’euros si nous ne voulons pas qu’elles nous soient imposées.
Il est de ma responsabilité de poser un regard autant lucide que juste sur la situation du transport sanitaire pour tenter d’éviter le pire.
Les dépenses de transport de patients ne cessent de croître avec un taux de croissance annuel moyen de 4,4 % entre 2016 et 2023 pour atteindre 6,3 milliards d’euros en 2023.
Mais nous relevons parallèlement un report d’une partie des trajets jusque-là effectués par les VSL vers les taxis, dont les tarifs sont en moyenne plus élevés, ce qui contribue fortement à la dynamique des dépenses. Si bien qu’aujourd’hui les trajets en taxis représentent à eux seuls 45,8 % de la dépense totale des transports sanitaires en 2023.
Aussi, nous appellerons prioritairement à ce que l’effort demandé soit fait à juste proportion des dépenses.
Ce leitmotiv nous guidera dans cette négociation. La Fédération veillera à rappeler les responsabilités de toutes et de tous et s’attachera à défendre les solutions les plus justes.
Bruno BASSET
Président