Il est urgent...de ne rien faire !

Nous assistons, impuissants, à une dégradation de nos finances publiques. Nos déficits budgétaires sont structurels et la dette de la France atteindra cette année les 3300 milliards d’euros.

Nos comptes sociaux sont dans une situation toute aussi inquiétante.

En fin d’année 2024, la Cour des comptes publiait un rapport sur la situation financière de la sécurité sociale dans lequel elle estimait que : « pour la période 2026-2028, la trajectoire des déficits n’est pas soutenable et que le déficit atteindra 19,9 milliards d’euros en 2028 ».

Cette trajectoire conduit à une impasse quant au financement des futurs déficits à combler et à une fragilisation de la sécurité sociale.

Ces chiffres laissent penser qu’il y a urgence à agir. Et pourtant…

Les ministres passent et rien ne se passe. Jusqu’à quand pourront nous continuer ainsi aveuglément ?

C’est indéniable, les françaises et les français sont devenus accro à la dépense publique. En 2023, les dépenses publiques représentaient 57,3 % du produit intérieur brut (PIB), le niveau le plus élevé de l’UE.

Parallèlement à cela, alors que le taux de chômage repart à la hausse, et malgré les améliorations de ces dernières années qui ne nous ont jamais placé en situation de plein emploi, notre discipline peine encore et toujours à pourvoir près de 18 000 postes.

Pourtant des solutions ont été apportées aux pouvoirs publics pour remédier à cette situation (accès à la profession par la VAE, réforme du permis de conduire probatoire). Après bientôt 2 ans de réunions au ministère de la santé, la modification de ces textes reste enlisée.

On nous répond « nous avons pris du retard » ! Comment ? Pourquoi ? Par manque d’effectifs ?

C’est ubuesque.

Avec près de 6 millions de fonctionnaires en France, nos services publics devraient donner pleinement satisfaction. Pourtant chaque jour qui passe démontre l’inverse.

La situation est autant frustrante qu’incompréhensible.

A côté de cela les ambulanciers supportent les efforts qu’on leur impose. 300 millions d’économies prévus par le PLFSS pour 2025 en cours de discussion.

Il serait temps que tout le monde prenne conscience de la nécessité de faire des efforts et de ne pas attendre que les autres en fassent pour eux.

Pour ce faire, une qualité essentielle semble faire défaut à nos dirigeant : le courage. Ils sont trop nombreux à se soucier davantage de leur image et craindre de déplaire. Ils sont trop nombreux à courir inlassablement après les plateaux TV.

La France se meurt. Elle meurt de gabegie. Elle meurt du poids de sa bureaucratie. Elle meurt du poids de ses normes. Elle meurt du carriérisme des politiques.

Oui, je suis sérieusement agacé. Mais gardons espoir. Il reste des élus pour qui la res-publica, la chose publique, a un sens. C’est vers eux que la Fédération nationale des ambulanciers privés se tournera prioritairement. Nous fuirons les autres. Nous n’avons rien à attendre de ceux-là.

Bruno BASSET
Président