info : france info Paris : un policier, en retard à une réunion, prend tous les risques et percute une ambulance du Samu
Un commissaire parisien a percuté mardi un véhicule du Samu et blessé un médecin. Il avait demandé à son chauffeur de rouler à vive allure, avec les gyrophares allumés, pour un simple retard à une réunion. Le profil du policier interroge : il est responsable régional de la sécurité routière.
Mardi 8 février dans la matinée, un véhicule de police, avec les gyrophares activés, a percuté à forte vitesse un véhicule du Samu qui était en intervention. Les faits se sont produits près de l'hôpital Hôtel-Dieu, au niveau du pont d'Arcole, en plein centre de Paris (4e arrondissement). Un médecin du Samu a été blessé dans l'accident.
Sur ces photos que nous avons obtenues, on voit la voiture de police banalisée, encastrée dans un poteau, et une portière avant du véhicule du Samu, enfoncée par la violence de l'impact.
Mais les conditions de cet accident grave intriguent. Le véhicule de police était conduit par un chauffeur avec à son bord, un passager : un commissaire de police, qui est le chef de la division régionale de la sécurité routière. Ce service s'occupe des infractions routières, des radars ou encore des taxis.
Selon les informations de France Télévisions, ce commissaire, en retard à une réunion à la préfecture de police, a décidé et donné l'ordre à son chauffeur de rouler à forte vitesse pour arriver à l'heure à sa réunion. Il a également ordonné à son chauffeur d'activer les gyrophares deux-tons, normalement réservés à des policiers en intervention, ou à des cas urgents.
Une enquête verrouillée ?
En dehors de ces cas précis, les policiers sont tenus, comme tous les autres conducteurs, de respecter le Code de la route. L'usage abusif des gyrophares dans les rues de Paris avait d'ailleurs fait l'objet d'un rappel du préfet à ses troupes en 2017.
Mais ce n’est pas la seule incohérence de ce dossier : une enquête a été ouverte par le STJA (Service de traitement judiciaire des accidents). Or, ce service est justement dirigé par le commissaire à l'origine de cet accident.
Pourquoi l’enquête a-t-elle été confiée à ce service ? Pourquoi la préfecture n'a-t-elle pas dépaysé cette enquête, en la confiant à un autre service dirigé par une autre personne que ce commissaire ? Contactée, la préfecture n’a pas répondu à ces questions.