Pourquoi les ambulanciers n’effectuent plus les retours à domicile des patients de l'hôpital de Bourges

Grève

 
Selon les organisateurs, ce mouvement de protestation touche « 90 % des ambulanciers du Cher ». Photo d'illustration. © Cleo Chabrou
 
Depuis lundi, les ambulanciers du Cher n’effectuent plus les retours à domicile des patients du centre hospitalier dont ils dénoncent plusieurs défauts.
Depuis lundi, les ambulanciers du Cher ont entamé un mouvement de grève pour dénoncer leurs rapports avec le centre hospitalier de Bourges.
« Nous avons entamé un mouvement de protestation face aux problèmes récurrents que nous rencontrons dans notre activité, notamment au sein de l’hôpital de Bourges », précise Vincent Julien, représentant de plusieurs entreprises du Cher d’ambulances. Un mouvement touchant « 90 % des ambulanciers du département » et consistant, pour l’heure, à ne plus effectuer les retours à domicile des patients.

Le problème du temps d’attente

Au cœur de leurs doléances figurent, en premier lieu, les temps d’attente au sein des urgences hospitalières. « Il n’est pas rare que des patients que nous transportons attendent plus d’une heure et demie avant d’être pris en charge par les services de l’hôpital, souligne Vincent Julien. C’est scandaleux, d’abord pour les patients, puis pour nous car nous sommes obligés d’attendre pour libérer le brancard ».

« Nous voulons un professionnel à temps plein afin de réguler au mieux les urgences au sein de la plateforme Samu »

Le souci du paiment des factures

Autre souci, le paiement des factures aux ambulanciers ou encore le financement d’un coordonnateur ambulancier à temps plein. « C’est un rôle jusqu’alors effectué bénévolement par des chefs d’entreprise. Nous voulons un professionnel à temps plein afin de réguler au mieux les urgences au sein de la plateforme Samu », souligne encore Vincent Julien.

Qu'en dit la direction ? 

Du côté de la direction du centre hospitalier, on précise que les ambulanciers ont été reçus vendredi dernier. « Nous avons notamment rappelé, pour le coordonnateur ambulancier, que ce n’est pas de notre compétence et que nous avons accepté d’en héberger un sur notre plateforme Samu », souligne Marie-Paule Pfaff, coordinatrice générale des soins.
Sur les temps d’attente aux urgences, « plusieurs actions ont été mises en place pour les réduire au maximum : infirmière supplémentaire pour l’orientation et l’accueil; circuits courts et circuits couchés. Le temps d’attente pour les ambulanciers dépend du flux de patients. Deux études récentes montrent que, en 2014, le temps d’attente des ambulanciers était de 11 minutes tandis que, en 2016, il était de 16 minutes. » Pas de chiffres plus récents pour dire si la situation s’est aggravée…
 
Quant au non-paiement des factures, il concerne « seulement les secours à la personne et une rencontre est programmée pour négocier ces tarifs ». Enfin, la direction précise que « tout est fait pour assurer l’hébergement des malades devant rentrer chez eux ».
 
Frank Simon