LISIEUX. LES AMBULANCIERS EN PREMIÈRE LIGNE CONTRE LE CORONAVIRUS

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Lisieux. Les ambulanciers en première ligne contre le coronavirus

Alors que les nombreuses annulations d’opérations ont réduit leurs activités, les sociétés d’ambulances lexoviennes font face au Covid-19. Chaque jour, les ambulanciers sortent pour des cas avérés ou suspects.

Les ambulanciers s’équipent des combinaisons dès qu’ils sont en contact avec une personne suspectée d’avoir le coronavirus.
Les ambulanciers s’équipent des combinaisons dès qu’ils sont en contact avec une personne suspectée d’avoir le coronavirus. | OUEST-FRANCE

Un nouvel appel de l’hôpital demande l’envoi d’une ambulance pour ramener un malade atteint du coronavirus chez lui. Deux salariés se préparent en enfilant combinaisons, masques et lunettes de protection. Et les voilà partis pour un nouveau transfert. Cette situation exceptionnelle, les sociétés d’ambulance de Lisieux la vivent depuis que le coronavirus est arrivé dans le pays d’Auge. « Trois ou quatre cas par jour », comptabilise Dominic Vasset, gérant de Central ambulances Guyet.

Un système de permanence a même été mis en place au niveau départemental. Les deux sociétés d'ambulances lexoviennes font ainsi partie du secteur Est du Calvados. Ils assurent une rotation de douze heures avec d'autres entreprises du secteur, tandis que la société Urgences ambulances prend la relève la nuit

Un véhicule dédié au coronavirus

Pour éviter que Ses malades soient en contact avec plusieurs véhicules, un seul est dédié à la prise en charge de patients atteints ou suspectés d'être atteints par le Covid-19. Matériel jeta­ble, housse de sièges, housse de volants, nettoyage systématique, les conditions du transport ont évidem­ment afin que les employés ne pren­nent pas de risques de contamina­tion. Une partie du matériel est d'ailleurs offerte par les concession­naires de voitures qui n'en ont pas l'utilité en ce moment.

Alors que les ambulanciers ont dû s'équiper par leurs propres moyens au départ, ils ont reçu des masques de la part de l'État. « Ça commence à aller mieux », confirme Dominic Vasset, qui a pu compter aussi sur des dons faits par des particuliers, ou a dû anticiper, en faisant appel à ses fournisseurs.

De 150 à 25 prises en charge par jour

Si le transport de malades liés au coronavirus est tout nouveau pour les ambulanciers, cette activité a fait chuter toutes les autres. C'est le paradoxe de cette crise sanitaire, elle mobilise, le personnel hospitalier, mais dans une moindre mesure les ambulan­ciers.

De « 150 prises en charge par jour », les ambulances Guyet sont passées à « 25 » par exemple. Les transports pour les chimiothérapies ou les dialyses continuent. Toutes les opérations pouvant attendre ou les séances de kinésithérapie ont, par contre, été repoussées. « Tout ce qui est rééducation est fermé », ajoute le patron de Central ambulances Guyet.

Conséquence directe, les deux sociétés d'ambulances privées lexo­viennes fonctionnent désormais avec moitié moins de salariés. Ceux qui ont des enfants ont été invités à rester chez eux. Quelques salariés de Domi­nic Vasset ont été confinés à la suite de symptômes grippaux, mais leurs tests au coronavirus se sont avérés négatifs. Ils attendront quelques jours de reprendre le travail. Il ne faut prendre aucun risque, quand on est première ligne face au coronavirus.

Comment les taxis s'organisent-ils ?

Dirigeant aussi une équipe de sept taxis, Dominic Vasset admet que ses chauffeurs sont arrêtés pour le moment. L'activité à la gare est quasi-nulle. Les conducteurs de train ou contrôleurs, par exemple, ne tra­vaillent plus. Les quatre taxis indé­pendants qui forment le groupement. Abbeilles taxis ont vu aussi le nombre de clients « s'être considérablement réduit ». Masques, gestes barrières, gel hydroalcoolique... Ils adoptent les techniques pour enrayer la prolifération de l'épidémie.

Ils ne leur restent que « les habitués » ou les missions d'à ce. Ces dernières consistent porter des personnes en panne avec leur véhicule.

Mais même cette activité se raréfie avec un trafic réduit au minimum.

Alexis DUCLOS
8 avril 2020