Tout va bien (ou presque)

Nous arrivons tranquillement au mois de juillet, nous commençons à apercevoir le bout du tunnel (mais quel bout…) dans la crise du Covid, nous pouvons fêter cela en allant au restaurant, les crèmes à bronzer sont de sortie afin d’avoir fière allure sur la plage, on fait la révision de la voiture pour ne pas tomber en panne au moment du grand départ, bref tout va bien !


En ce qui concerne notre profession, nous avons eu notre augmentation qui a permis de calmer les troupes et de ne pas envoyer les entreprises à la catastrophe, nous allons petit à petit recommencer à pouvoir faire du simultané en vsl, le travail revient et nous sommes tous incapables de prendre du temps pour regarder ce qui ne va pas.
Nous avons déjà oublié qu’il y a un peu plus d’un an, on nous avait dit que l’on tirerait les leçons de la crise. Nous avons oublié les promesses et l’espoir que l’opinion publique ainsi que nos gouvernants nous regarderaient autrement. Nous n’avons jamais arrêté de travailler dans les situations les plus dures avec quasiment aucune compensation, parce que l’ADN de l’ambulancier ce n’est pas de pleurnicher ou d’aller chercher des aides. Nous avons mis à contribution nos personnels sans pouvoir leur donner la juste reconnaissance de leur travail. Mais nous, nous n’avons pas de service de communication capable de nous faire passer tous les jours au 20 heures et de faire du lobbying pour montrer à l’opinion publique et à nos décideurs que les transports de patients COVID, ce sont les ambulanciers qui ont passé des jours et des nuits à les faire !
Mais la plus terrible des colères est souvent celle qui ne fait pas de bruit et nous nous rendons compte aujourd’hui que nos tutelles restent sourdes à la plupart de nos demandes.
Et d’ores et déjà, un certain nombre d’entre vous sont en mouvement car ils ne supportent plus ces injustices et le mépris de nos institutions envers notre profession. Toutes les actions revendicatives qui sont initiés et qui seront initiés à l’avenir ont et auront le soutien de notre Fédération dans la mesure où ils auront comme objectif de replacer notre profession au centre du jeu.
C’est par la prise de conscience de chacun que nous pourrons tous ensemble faire bouger les lignes et faire prendre conscience à nos décideurs que nous sommes là et qu’ils ont besoin de nous.

Bien confraternellement
Claude DELESSE